"Apprendre deux langues à la fois. C'est possible à votre avis?" C'est la question qui accompagnait un article publié sur la page facebook du CAFÉ BILINGUE sur un projet d'atelier où les enfants devraient être initiés à deux langues étrangères simultanément.
La publication a suscité une quinzaine de commentaires les uns plus outrés que les autres quant à l'incongruité de la question. Tous étaient d'accord pour dire que, bien sûr, les enfants
étaient capables d'apprendre deux langues en même temps!
Les réactions des lectrices étaient justifiées. La question posée induisait en erreur: s'agit-il de l'acquisition de deux langues dans la famille, et donc du bilinguisme, ou bien de l'apprentissage de deux langues étrangères lors d'un "atelier de langue" hebdomadaire?
Dans le premier cas, les commentateurs ont raison. Moins pourtant dans le second cas:
Le "bilinguisme" pour tous, le plus tôt possible, est un rêve de parents avertis. Bilinguisme rime avec réussite - scolaire, professionnelle - dans un monde devenu village. Qui ne rêve pas
d'avoir un enfant capable de passer facilement de sa langue maternelle à l'anglais , ou toute autre langue ?
Quelques précisions s'imposent pourtant. Le bilinguisme, c'est-à-dire la capacité d'utiliser deux langues dans toutes les situations de la vie ne s'installe que sous certaines
conditions:
* L'intensité du contact avec la seconde langue. Un quart d'heure de temps en temps ne sont pas suffisants pour atteindre votre but. Il faut une exposition longue
(plusieurs heures par semaine) pour développer le bilinguisme.
* Le plaisir, un moteur puissant. Chez le jeune enfant, tout apprentissage est lié à l'affect. Pour stimuler sa curiosité et son envie d'apprendre une nouvelle langue, il faut
que les supports proposés soient agréables et stimulants.
* Le contact avec de vraies personnes est indispensable. Plus l'enfant est jeune, plus vite il se désintéressera d'une activité s'il n'est pas accompagné dans l'apprentissage par
de vraies personnes.
Toutes ces conditions ne sont évidemment pas remplies dans les "ateliers d'anglais" et autres "petits cours" qui poussent comme des champignons dans les grandes villes.
Plutôt que de nourrir de faux espoirs de bilinguisme les organisateurs devraient mettre en avant l'avantage réel de ces ateliers: l'éveil de la curiosité des enfants pour la diversité linguistique, la stimulation de leur capacité de mémoriser des mots inconnus - conditions préalables pour entrer dans l'écrit....
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