Vos histoires

"Etre bilingue, c'est plus qu'une aisance linguistique que l'on acquiert par la pratique; c'est une carte d'accès privilégié à un monde sans frontières, aux secrets d'une nation, dont la langue n'est que la clé d'entrée." (Yasmina Katharina, 23 ans, plurilingue)

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 Note: Les témoignages sont publiées sur autorisation de leurs auteurs. Ils sont propriété exclusive de bilinguisme-conseil.com et ne peuvent pas être reproduits.

 

Amélie, bilingue français-allemand:

Amélie a 2 ans et 8 mois et grandit bilingue français-allemand en Allemagne. Jusqu’à présent , elle était en général avec maman à la maison la journée et deux matinées par semaine dans un groupe de jeux français.  Ensuite même rythme sauf 1,5 jours chez ses grands-parents allemands. Depuis quelques semaines, elle continue le groupe de jeux français et va 3 jours complets dans une crèche allemande.

Avant ce stade, elle était un peu plus avancée en français (les phrases en français sont venus bien avant ) mais progressait quasiment au même rythme dans les deux langues. Ironie du sort, depuis qu’elle progresse plus rapidement qu’avant en allemand (elle commence à faire de vraies phrases S+V+C) , et bien il semble que cela la fasse réfléchir en français et elle utilise des phrases encore plus complexes en français même si elle est encore loin d’un enfant unilingue du même âge.

Certaines choses me surprennent : elle n’est pas vraiment passée par le « moi » ou « Amélie » mais a tout de suite dit « je ». De plus, elle ne fait que rarement des mélanges, le dernier en date était très drôle : « je suis grosse » gross voulant dire grand (e) en allemand.  A suivre…

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Agnes, anciennement trilingue

Je suis bilingue de naissance (j'étais trilingue mais malheureusement j'ai plus ou moins oublié la troisième langue, apprise en même temps que le français et l 'anglais, c’est à dire l’arabe marocain.
Mes deux parents sont trilingues et j’attends un petit garçon le mois prochain que nous prévoyons d’élever au moins bilingue français- anglais. Ma mère est de langue maternelle anglaise mais a appris l’arabe et le français très rapidement par immersion lorsqu’ils ont déménagé au Maroc alors qu’elle n’avait que 3 ans. Les quatre enfants de sa fratrie sont trilingues, l’ainé ayant commencé le CP monolingue et terminé l’année trilingue! Mon père parlait français, arabe et berbère mais ne m’a parlé qu’en français, sa première langue...

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Florence et  Nicolas, voyageurs en langues

Nous sommes les heureux parents de 3 enfants.
Français expatriés au Canada, nous voulions que nos enfants grandissent dans le bilinguisme français-anglais.
Quand il est venu le temps de choisir une garderie, nous sommes tombés en amour avec une garderie roumano-mexicaine. Sans aucune autre attente que de laisser pousser nos petites et former leurs oreilles à divers accents, nous les y avons mises à respectivement 1 et 2 ans.
6 mois plus tard, nous apprenons avec surprise que les 2 petites parlent couramment ces 2 nouvelles langues. La plus petite formait déjà des phrases complètes en 3 langues à 1an et demi!
2 ans plus tard, déménagement obligeant, elles intègrent une garderie anglophone… aucun problème non plus, l’anglais est maîtrisé sans accent en quelques mois.
Depuis elles ont oublié l’espagnol et le roumain… et ont intégré une école allemande en septembre… Pour la plus petite c’est au bout de 2 semaines que la maîtresse m’aborde stupéfaite pour m’expliquer que la petite (4 ans et demi) comprenait déjà visiblement très bien l’allemand et se mettait à faire des phrases. Pour l’autre, c’est au bout de 3 mois que la maitresse m’aborde pour me demander ce que nous faisons de particulier compte tenu de ses progrès rapides. Aujourd’hui, cela fait à peu près 6 mois et les 2 filles parlent de mieux en mieux cette langue.
Sur le côté, nous avons cédé à leurs demandes insistantes et les avons inscrites à des cours d’espagnol. Dès les premier cours, la maîtresse nous a informé que la prononciation était parfaite, la petite (une fois de plus) ayant une aisance flagrante à (ré)apprendre cette langue.
Histoire de faire dresser les cheveux sur la tête à tout le monde et aux plus grands pédo-psychologues, nous parlons les 3 langues (français, anglais et allemand) à la maison sans aucun horaire ni rôle précis et seulement sur l’envie de l’instant présent. Nous passons d’une langue à une autre sans prévenir et les filles ne présentent franchement aucune difficulté.
Le petit troisième baigne dans cet univers et à 9 mois commence à dire ses premiers mots…
Le multilinguisme, un environnement traumatisant?… Alors moi, je dis Non !!!

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Stéphanie, moitié française, moitié indonésienne

Je suis née en France de père français et de mère indonésienne. Ma mère est arrivée en France et ne savait pas parler le français, aujourd'hui elle le parle courramment, et ne parle plus l'indonésien car à la maison on parlait français.Je regrette qu'elle ne me l'ait pas enseigner plus que ça. Je l'ai un peu appris en l'entendant parler à mes tantes, ce qui fait que maintenant j'arrive à le comprendre mais il me manque le vocabulaire, par contre j'ai beaucoup de mal à le parler. J'aimerai un jour retourner dans son pays natal pour pouvoir perfectionner la langue d'origine de ma mère.

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Eka, maman indonésienne

Je suis indonésienne mariée avec un français et nous vivons maintenant en France. Nous avons déjà 2 enfants, Alexia (7 ans) et Gabriel (3 ans) et je vais accoucher le 3ème dans 4 mois.. Je parle bien français et mon mari parle couramment indonésien. Nos enfants parlent le français aussi bien que l'indonésien. Nous parlons français et indonésien à tous les deux, et ils me répondent en indonésien et à mon mari ils répondent en français... Au début, ce n'était pas évident car ils mélangent tous les mots, mais petit à petit, ça va aller. Je veux qu'ils sachent parler l'indonésien même on habite en France. C'est plus facile pour eux pour parler français car à l'école ils parlent tout le temps en français. J'espère quand ils seraient grands, ils veulent toujours parler l'indonésien , c'est très important pour garder le contact avec mes familles en Indonésie. Maintenant, j'aimerais bien qu'ils apprennent l'anglais, car ce sera très utile pour eux un jours dans leur vie professionnelle.

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Carine, une maman française

Je suis française, mon mari tunisien. Nous vivons en Tunisie. A la maison nous parlons en majorité français , dehors et dans la famille de mon mari il entend le tunisien (un mélage de francais et d'arabe) . Mon garcon, Kenan, a deux ans et parle déjà bien le français, comprend l'arabe et sait retrouver les correspondances quand il veut . Il y a six mois il utilisait le mot en arabe ou enfrancais qui lui venait en premier dans la tête . Maintenant il fait la différence . Lorsque je lui  demande par exemple "comment on dit 'singe' en arabe, il fait la traduction".

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Ulrike, une maman allemande

Je suis maman de 3 enfants, dont un nourrisson de 3 mois. Je leur parle allemand tandis que mon mari leur parle français.Mon aîné a 5 ans et je parle avec lui allemand depuis l'âge de 3 ans et demi.Je ne voulais pas créer de séparation entre mes enfants et mon mari qui ne parle pas l'allemand. Puis, pendant un été, lorsqu'il avait 3 ans et demi, il fréquentait un jardin d'enfant bilingue et la maîtresse allemande m'a fait prendre conscience que je parlais à mon enfant une langue qui n'est pas ma langue maternelle et queje lui faisais perdre un grand potentiel.Alors, on s'est mis tous les 2 à parler allemand, d'abord en chantant puis en racontant des histoires.

Je me suis retrouvée et me suis sentie épanouie à chanter des chansons que je chantais moi-même quand j'étais petite.

Mon 2ème enfant, je lui parle aussi allemand ainsi qu'à mon 3ème.Mon 1er est scolarisé à l'école ABCM les Mickele : un prof, une langue. Et l'allemand est enseigné par un enseignant allemand et non par un marseillais qui aurait appris l'allemand à l'école.

Du coup, mon mari comprend beaucoup mieux cette langue.MAIS depuisquelques mois, mes enfants me parlent de + en + français et ils ont + tendance à parler français entre eux.Je continue néanmoins à parler allemand avec eux.

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Agnès, bilingue, 19 ans

Depuis toute petite mes parents m'ont appris le français et l'espagnol que je parle couramment à l'heure d'aujourd'hui. Je tiens à dire que le bilinguisme ne m'a en aucun cas pénalisé si ce n'est que cela a été un atout pour moi. En effet je me suis présenté au baccalauréat l'an dernier et j'ai obtenu une mention, un 19 en espagnol m'a bien aidé, je l'avoue! Si je vous écris c'est pour dire que le bilinguisme ne change rien quant aux capacités scolaires. Je n'ai jamais été première de classe mais qui dit qu'avec une seule langue je l'aurais été! Une de mes tantes qui aurait pu transmettre elle aussi deux langues à ses enfants ne l'a pas fait de peur que les résultats scolaires en pâtissent! je trouve cela bien dommage de plus que l'un de mes cousins a quelques difficultés scolaires, mais il n'est pas bilingue! Je pense quant à moi que la logique 'mauvais résultat scolaire est dû au bilinguisme' me fait bondir!! Bien des enfants ont et ont eu des difficultés scolaires mais pourquoi, lorsque ces enfants sont bilingue accuser le bilinguisme! Bon sur ce , je vous laisse et espère que mon témoignage sera utile à des parents qui craignent les conséquences du bilinguisme.

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Une famille multilingue

Je suis née en France d'une mère française et d'un père grec. J'ai toujours regrette que mon père, qui parlait couramment une dizaine de langues ne m'ait pas appris le grec. Alors quand je me suis mariée a un israélien et suis venue vivre en Israël il y a plus de dix ans, je me suis jurée de parler français a nos enfants. Je connais des Français qui se sont découragés et qui parlent hébreu a leurs enfants et cela choque mes oreilles (l'accent, les fautes...). Mon mari ne parle pas le français, mais comprend a force beaucoup de choses.Le résultat: Yonathan, presque 8 ans, n'a presque pas parle français jusqu'à l'âge de 6 ans environ, malgré des visites annuelles en famille en France. J'ai continue a lui répondre en français quand il me parlait hébreu et le déclic est venu de façon soudaine lors d'un séjour a Paris. Aujourd'hui, il me répond souvent en français. Arielle, 5 ans, ne différencie pas encore bien entre les 2 langues, mais est très motivée et emploie souvent des mots français. Par contre, elle a eu un petit retard de langage vers les 2/3 ans qui s'est maintenant pratiquement complètement resorbé.

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Enfants "normalement" trilingues 

Mes enfants,  Klara 9 ans , Ruben 6 ans et Dorian 5 mois ont une maman francophone et un papa maqyarophone. Les deux ainés sont nés aux Pays Bas et ont commencé leur scolarité en néerlandais qui est devenue leur langue la plus forte.Depuis que nous sommes a Bruxelles le français oral a repris la première place même s'ils sont à l'école néerlandophone. L'ainée est parfaitement trilingue, le deuxième après un trimestre de première primaire lit bien en néerlandais et en hongrois mais le français est beaucoup plus difficile. Par ailleurs les parents parlent entre eux une quatrième langue que les enfants comprennent....et pourtant nous avons l'air normal et nos enfants n'ont pas de problème psychologique comme nous le prédisait un français monolingue, il y a 13 ans. Est ce raisonnable, docteur ?

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Carine, Française, en couple mixte

Mon mari parle le néerlandais, moi le français, notre environnement est plus néerlandais : l'école, les amis des enfants, le travail .Chez nous c'est comme une soupe, moi et mon mari nous parlons français, notre fils de 15 ans parle avec ses 3 frères en français et avec sa soeur en néerlandais car sinon elle ne veut pas lui répondre. Notre fille a commencé à parler assez tard et ses premiers mots étaient en français mais j'ai remarqué que c'est depuis qu'elle est rentrée a l'école à 3 ans.Sinon nos deux autres fils de 10ans et 8ans parlent entre eux le français et avec leur petite soeur un mélange des deux. Quand mon mari parle le néerlandais avec les garçons, ils répondent en français ! Au début nous parlions une seule langue a la maison, le français, c'est seulement depuis 2 ans que mon mari parle sa langue, le néerlandais avec les enfants...

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Danielle, une 4e langue pour les enfants

J'ai décidé d'enseigner l'Italien aux enfants (les enfants sont trilingues Fr/Angl/Allem). Avec le Français, c'était ma langue maternelle. Depuis quelques semaines, tous les soirs nous avons notre petite "cérémonie". On fait une ronde, et nous commençons. Cela dure 15 minutes et ce n'est que de l'Italien. Pas un mot de Français. Je montre, utilise le même vocabulaire, leur demande de faire des phrases avec le vocabulaire. C'est un jeu de théâtre. Ils sont fascinés. Ca rentre tout seul.

Hier soir, j'ai fait un bisou esquimau a mon fils et il m'a dit "sul naso!"(Sur le nez!) J'étais très émue d'entendre mon fils parler Italien, une de mes langues maternelles que j'avais pour ainsi dire "enfouies" dans ma mémoire et que j'hésitais a enseigner aux enfants.Je leur donne donc des bases. A l'école ou il y a une section Italienne ils vont pouvoir pratiquer, mais surtout, je les prépare pour les vacances cet ete: ils vont en colonies de vacances en Italie.

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Lino, les "trucs" qui marchent

J'ai passé la première partie de ma vie en Corse où ma famille, originaire de Sardaigne, avait émigré juste après ma naissance, en 1955. J'y ai appris le français en même temps que l'italien, le corse et le sarde. Après le bac, j'ai poursuivi mes études en Sardaigne. Aujourd'hui, je suis marié avec une napolitaine et j'enseigne le français langue étrangère dans un lycée d' Oristano. Valeria, ma fille, est née à Oristano il y a maintenant sept ans, mais bien que je lui parle français depuis sa naissance, elle persiste à utiliser l'italien avec moi. Je n'ai jamais essayé de lui "enseigner" le français, comme on le fait à l'école. Au contraire, nous communiquons le plus naturellement possible, sans la contrainte des règles de grammaire et des notes, moi dans la langue de Dante et elle dans celle de Voltaire.

Il faut dire que Valeria utilise quelquefois le français, mais c'est quand on joue à "Barbara et Elisa", ses cousines qui habitent en Corse. Il nous arrive aussi de jouer à nous-mêmes, c'est-à-dire à "papa et Valeria", et là aussi, ça marche. Ce jeu, ce n'est pas moi qui l'ai proposé, fort de mon expérience de professeur.C'est ma fille qui l'a inventé.

Son petit frère, Ferdinando, réagit exactement comme elle: il parle toujours italien avec moi.

Les gens qui nous entendent parler trouvent la chose bizarre qu'un père, en Italie, s'adresse à leurs enfants en français et que ceux-ci lui répondent en italien, mais personnellement, j'ai accepté la chose et ma femme aussi.

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Létitia, des expériences multiples

Je suis Francaise, mariée avec un Costaricien et nous vivons aux Etats -Unis. Nous avons deux fils, Lucca bientôt 3 ans (trilingue mais qui s'exprime a la maison en espagnol) et Ludovico 1 an ( dont les 5 premiers mots sont en français). Nous avons applique la méthode, une personne une langue mais en leur laissant le choix pour répondre. Mon mari et la nounou leur parlent donc en espagnol, moi en français et l'école et les dessins animes se chargent de l'anglais. C'est déjà une grande responsabilité de décider qu'un enfant sera trilingue mais en plus, ce que nous ne savions pas c'est qu'il allait falloir faire face a la pression de certaine personnes. Nous avons eu l'opposition de mes parents ( "Il ne parle pas beaucoup français..."), l'opposition des gens qui n'ont pas eu le courage de faire ce choix pour leur enfant et qui soulignent le moindre signe de bégaiement afin de se rassurer, et l'opposition de ceux qui n'y connaissent rien et qui pensent détenir la vérité et qui affirme de but en blanc que si mon fils ne me parle pas en français c'est que j'ai dû le délaisser!!!

Après 3 ans "d'expérience", c'est une réussite totale avec mon aine (qui en plus n'a jamais eu de retard pour parler bien au contraire!). Il est en plus capable d'adapter la langue en fonction de son interlocuteur.

Pour le second, je vous le ferai savoir!Moralité: Il faut être convaincu de la méthode choisie, ne pas se laisser influencer par les autres et être bien a l'écoute de son enfant, car même si les témoignages sont importants et nous rassure, il ne faut pas en faire une généralite, chaque enfant aura une adaptation différente.

Myra a 3 ans. Au début de sa vie nous vivions en Thaïlande. Elle a commencé à aller à l'école à 18 mois, dans une « crèche » anglophone. On parlait français à la maison, et anglais le reste du temps. Son apprentissage du français était peut-être un peu plus long que les autres enfants, mais correct. L'anglais venait en même temps.

Puis nous avons déménagé au Vietnam peu avant ses 2 ans. Notre environnement a changé, nos amis aussi bien sur, et une nouvelle école anglophone. C'est la seule française à l'école.  Et tous ses amis en dehors de l'école sont non francophones. Son papa voyage beaucoup et est peu souvent à la maison. Je suis donc la seule personne à lui parler français Maintenant elle refuse de parler français. « It's too difficult mummy » est ça phrase préférée quand je lui demande de s'exprimer en français. Quand on téléphone en France, elle est bloquée, rien ne sort car elle sait qu'elle doit parler en français. Et quand elle est fatiguée, elle me demande de lui parler en anglais, se concentrer sur le français est alors trop difficile.

Quand je parle de ça avec mes amis ils sont un peu horrifiés, mais je ne m'inquiète pas. Je sais que le jour où on rentre en France, il lui faudra un petit temps d'adaptation, mais que ça viendra très vite. Je suis contente de pouvoir offrir cette chance à ma fille, être bilingue dès les premières années de sa vie. Je sais que le français fait son petit bonhomme de chemin dans son cerveau, et que pour le moment elle refuse de le parler car ce n'est pas la langue de son environnement.

Par contre, chose qui est sur maintenant (nous avons beaucoup hésité avec mon mari), c'est qu'à partir de l'école primaire elle ira dans une école française où que nous soyons dans le monde (si nous avons le choix bien sur)Anne : Nous sommes une famille expatriée en Asie depuis 6 ans. Nous sommes confrontés au multilinguisme de plusieurs manières. La plus classique : faute d'école française, nos enfants vont dans une école britannique et font le CNED à la maison.

C'est en Birmanie il y a 6 ans, qu'entendant la nounou de notre bébé lui parler un sabir de quelques mots français qu'elle avait grapillés, plus d'anglais qu'elleparlait très moyennement, complété de birman pour le reste, que j'ai eu un sursaut et lui ai demandé de ne lui parler que birman. Surprise sur le coup, elle a été flattée je crois, et s'est alors mise à lui parler sans arrêt le verbiage typique d'une maman avec son enfant, et au bout de 18 mois de ce régime notre fils était bilingue, autant qu'on peut l'être à deux ans.

Nous avons quitté la Birmanie et il a oublié le birman. En arrivant en Thaïlande, nous n'avons pas eu tout de suite la bonne nounou pour renouveler l'expérience avec lui, mais sa petite soeur née ici parle elle 3 langues, français avec nous, thaï avec la nounou et anglais à l'école.

Ce qui pose d'autres problèmes : blonde, bouclée, les yeux bleus et la peau très blanche, c'est une beauté parfaite pour les locaux et dans les lieux publics ils se ruent sur elle pour la toucher. Lorsqu'ils se rendent compte qu'en plus elle parle un thaï parfait (prononciation très difficile pour les occidentaux), c'est carrément l'émeute !

Si je raconte tout cela, c'est parce que notre fille est une exception parmi les enfants de la communauté expatriée et que je trouve cela dommage.

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Christina, Afrique de l'Ouest

Thomas (4ans) et Lucas (3 ans) sont nés dans une communauté flamande en Belgique. Leur mère est de langue maternelle anglaise, leur père de langue maternelle frisonne (communauté minoritaire aux Pays Bas)-Thomas a commencé à bien parler à 18 mois, à 3 ans il était trilingue anglais, frison et flamand, sans jamais se tromper de langue en fonction de son interlocuteur. La situation a changé quand la famille s'est installée en Ouganda, Afrique de l'Ouest. La langue dominante à la maison est maintenant l'anglais(avec leur mère et les domestiques) et à l'école maternelle. Leur père continue de leur parler en frison, qu'ils comprennent parfaitement, mais ils lui répondent en anglais. De temps en temps ils lui demandent même de "parler bien", entendant par là de dire ce qu'il a à dire en anglais! Les deux garçons parlent entre eux et avec les autres enfants en anglais avec un fort accent ougandais, tandis qu'ils utilisent l'américain sans accent avec leur parents et des amis non ougandais.Ils connaissent aussi quelques mots de l'ouganda, la langue locale, ils s'amusent souvent à jouer à créer des mots avec des sons empruntés à cette langue.Quand nous visitons les Pays Bas, ils sont confrontés au frison et au flamand ,tous leurs cousins ont grandi avec le flamand et non avec le frison, mais nos deux garçons ont oublié tout ce qu'ils connaissaient du flamand. Il leur faut en général quelques jours pour comprendre que leurs grand-parents ne comprennent pas l'anglais comme leur père, mais ils semblent comprendre immédiatement qu'ils n'arriveront à rien en parlant anglais avec leurs cousins du même âge! Ils semblent comprendre un peu de flamand autour d'eux et s'aventurent à parler frison, mais seulement avec d'autres enfants.

 

 

 

3e édition augmentée

Version allemande

3e édition en 2016